Le cinéaste primé Paolo Sorrentino explore ses racines dans son prochain film.
Paolo Sorrentino convie le spectateur chez lui, dans l’univers intime où il a vécu, tout jeune – celui du Naples des années 80. Dans La Main de Dieu, son nouveau film, le cinéaste nous plonge dans un monde étonnant pour nous parler de la perte de l’innocence et de l’apprentissage de l’âge adulte, à travers une histoire qui n’appartient qu’à ses personnages et qui, pourtant, est résolument universelle. Le film s’attache à Fabietto Schisa, 17 ans, et à sa famille napolitaine haute en couleurs. Le jeune homme arpente la ville en quête de rencontres amoureuses et amicales, de bonheur et d’identité. Un accident tragique le précipite dans le chagrin – il prend alors conscience que sans Diego Maradona, véritable légende du football, il serait sans doute mort.
Ce n’est pas la première fois que Paolo Sorrentino évoque sa passion pour Maradona dans un film : dans Youth, en 2015, on découvre une ancienne star du ballon rond, surnommée « le Sud-Américain », que les spectateurs avertis reconnaissent rapidement comme un symbole du célèbre joueur. Par ailleurs, avec La Main de Dieu, le cinéaste italien revient à Naples où il avait tourné son premier long métrage, L’homme en plus, dans lequel il avait déjà dirigé Toni Servillo, qui campe ici le père de Fabietto. Depuis ce premier opus, Paolo Sorrentino a signé huit longs métrages, dont La Grande Bellezza – qui lui a valu un Oscar, un Golden Globe et un BAFTA Award –, des courts métrages et des séries comme The Young Pope.
Vingt ans plus tard, le réalisateur rentre chez lui. C’est là qu’il croise le chemin de Fabietto et de la famille Schisa, nous entraînant dans les eaux scintillantes de la Baie de Naples et dans son passé, évoquant sa ville natale telle qu’il s’en souvient. La Main de Dieu est le souvenir d’une époque et d’un espace éphémères – celui d’une sœur constamment enfermée dans la salle de bain, de jeunes garçons tapant dans un ballon avant d’aller à l’école, d’un deuil insurmontable, de la découverte de la magie du cinéma, et du miracle d’avoir été sauvé par le plus grand footballeur de tous les temps.