Ana de Armas est Marilyn Monroe dans le drame à venir écrit et réalisé par Andrew Dominik, adapté du roman de Joyce Carol Oates.
Comment l’une des femmes les plus célèbres ayant jamais vécu peut-elle encore rester aussi énigmatique, près de soixante ans après sa disparition ? C’est une question au fondement de la fascination culturelle qu’exerce Marilyn Monroe, icône cinématographique dont l’image de bombe sexuelle dissimulait une redoutable intelligence et une vie privée tumultueuse.
Inspiré du best-seller de Joyce Carol Oates – et projet tenant à cœur au scénariste et réalisateur Andrew Dominik (L’ASSASSINAT DE JESSE JAMES PAR LE LÂCHE ROBERT FORD) – BLONDE brosse un portrait fictif de celle qui fut actrice, mannequin et chanteuse, en évoquant la trajectoire de Norma Jeane Baker, fille malheureuse d’une mère célibataire qui est devenue l’une des plus grandes stars au monde.
Andrew Dominik souhaitait explorer les rapports complexes entre le personnage public de Marilyn Monroe et la personne qu’elle était dans l’intimité. « L’ambition d’Andrew était très claire dès le départ », signale Ana de Armas (À COUTEAUX TIRÉS, THE GRAY MAN, MOURIR PEUT ATTENDRE) qui incarne l’icône hollywoodienne. « Il voulait mettre en scène le parcours de Marilyn Monroe en adoptant son point de vue à elle. Il souhaitait que les spectateurs du monde entier comprennent non seulement ce que Marilyn pouvait ressentir en tant que star, mais aussi en tant que Norma Jeane. J’ai trouvé que c’était l’approche la plus courageuse, la plus décomplexée et la plus féministe sur la trajectoire de cette femme que j’aie jamais vue ».
En imaginant ce que l’actrice a vécu dans son intimité, Andrew Dominik s’est plongé dans les méandres de l’esprit de Marilyn Monroe. « Elle a subi un profond traumatisme, ce qui l’a obligée à séparer sa vie privée de sa vie publique », poursuit-il. « C’est le cas de beaucoup de gens, mais lorsqu’on est célèbre, cela se déroule le plus souvent sur la place publique d’une manière qui peut aggraver le traumatisme. Le film s’attache essentiellement à son rapport avec elle-même et avec cet autre personnage – Marilyn – qui est à la fois son rempart et la créature qui menace de l’anéantir ».
Comme le roman, BLONDE reconstitue certains moments légendaires de la vie de Marilyn – à l’instar de son interprétation éblouissante de Diamonds Are a Girl’s Best Friend dans LES HOMMES PRÉFÈRENT LES BLONDES (1953) de Howard Hawks – , mais il s’octroie aussi des libertés en représentant à l’écran des personnages inspirés de figures historiques et d’autres qui sont des composites de personnes qu’elle a pu croiser. Pour les seconds rôles, d’une grande force, le film réunit Adrien Brody dans le rôle du Dramaturge, Bobby Cannavale dans celui de l’Ancien Sportif et Julianne Nicholson dans celui de la mère de Norma Jeane.
« On a travaillé sur ce film pendant des heures, tous les jours, pendant près d’un an », se souvient Ana de Armas. « J’ai lu le roman de Joyce Carol Oates, j’ai étudié des centaines de photos, de vidéos, d’enregistrements audio – tous les documents que j’arrivais à me procurer. Chaque scène s’inspire d’une authentique photo. On examinait les photos dans leurs moindres détails et on se demandait ce qu’elles pouvaient raconter. La première question qu’on se posait à chaque fois était de savoir ce que Norma Jeane pouvait ressentir à tel ou tel moment. On voulait s’attacher à la dimension humaine de son parcours. C’est la célébrité qui a permis à Marilyn d’être la personne la plus visible au monde, mais c’est aussi ce qui a réduit Norma à l’invisibilité ».
Ana de Armas s’est investie dans le projet corps et âme : elle devait se faire maquiller et coiffer pendant deux heures trente à trois heures chaque matin tout au long des 47 jours de tournage avant d’arriver sur le plateau où elle affrontait des scènes émotionnellement éprouvantes. Le réalisateur a été constamment impressionné par son jeu subtil, complexe et intrépide. « J’ai eu beaucoup de chance d’avoir Ana parce qu’elle pouvait tout faire », explique-t-il. « Elle était épatante. Elle réussissait à jouer la scène en un temps record. Elle ressentait pleinement les émotions et elle comprenait exactement tout ce que je lui disais. Elle a insufflé une vitalité au film grâce à sa seule présence ».
« Le film n’est ni linéaire, ni conventionnel », reprend la comédienne. « Il s’agit d’une expérience sensorielle et émotionnelle. Le récit progresse au gré des sentiments de Marilyn et de ce qu’elle vit. Par moments, on plonge dans son corps et son esprit, ce qui permettra au spectateur de comprendre ce que pouvait éprouver Norma ou Marilyn ».
Si les médias se sont empressés d’évoquer l’interdiction du film aux moins de 17 ans, Andrew Dominik signale que les thèmes importants et complexes du scénario – les souffrances infligées par le système hollywoodien, la force et les dangers de la sexualité féminine, l’impact durable des traumatismes de la petite enfance – exigeaient une approche sans concession. « C’est un film sincère, conçu avec amour », conclut le réalisateur. « Il est nourri de bonnes intentions. Mais il est aussi rempli de rage. On a tendance à penser que je suis dans la provocation, mais ce n’est jamais mon propos. J’essaie seulement d’exprimer ce que j’ai à dire avec clarté. Mon but est de faire en sorte que le spectateur s’éprenne de Marilyn ».
Blonde sera diffusé sur Netflix dans le monde entier dès le 23 Septembre 2022.